23 déc. 2013

EXQUISITO CADAVER



discussion désagréable qui s'éternise STOP
 à quatre pattes            encore   sous les vapeurs d'alcool           à quatre pattes la chienne dans un coin            attend patiemment l'arrivée du Maître       gueule en arrière              on se la ferme mépris sourd            baillon dans la gueule         la ferme - serré            serré plus fort tête redréssée           headache headache            envie de dégueuler            yeux bandés corps chaviré           tourné tourné déboussolée            déséquilibrée            tourné tourné              désincarnée rythmique rythmique frénétique                 transe métallique dissociée              cordes acérées coups assénés               fatigue fatigue                  la promesse d'une petite mort            - répis -              on reprend plus fort tant pis résister ne pas pleurer attendre martinet            ok ok – résister              nos peaux frolées         rappel rappel                bientôt le répis                       non                badine redoutée attrapée                  je regarde                     erreur                 rattrapée châtiment mérité pénitence              Mon Maître est bon Mon Maître est juste badine badine           merci Mon Maître                 même carré de peau            merci              creusée la chair pénitence pénitence              Mon Maître            saignée la chienne          badine            mordu le caoutchouc         apaisant entre les dents          pénitence         mordre mordre          ne pas crier résister       se montrer digne           se montrer forte        écraser entre les molaires caoutchouc              plus fort ne pas trop vaciller           tenir bon tenir            l'équilibre        se rappeler le moment           après plus attachée       plus fatiguée          poussée plus loin          tirer plus fort           secoué à genoux sur le prie-dieu           vulgaire emballage de viande     sac à merde     réceptacle à foutre     rien à foutre        pendillé test de confiance          les cordes tirées           la chair ficelée    désarçonnée         badine badine        seins émaciés         bras ankylosés      extrémités anhestésiées      toujours le fil        test de l'équilibre           chairs désincarnés         salt salt marie céleste           étranglée    cellophanée      se rappeler le après      après sentir les doigts      se laisser rassurer         ne plus respirer ne plus avoir le choix         s'abandonner attendre le répis           cogne cogne         encore plus fort        pas le moment encore martinet         brins d'acier     martinet        lames effervescentes martinet   doigts échevelés        la promesse       bientôt la caresse         bientôt        non pas encore         partie dénigrée       maintenant sollicitées effet souhaité     non désiré    con brûlé        cul défoncé      badine badine martinet martinet        battoir     trou noir       prie-dieu chaviré        jambes écartelés dos mouluré    sculpté au culte du dieu     scandé le claquement espacés les genoux      docile la traînée    claque claque     maintenue écartée ligaments ligaturés     claque claque     deux lopins de chair     fanée claque claque     bientôt terminé    perdue toute dignité    yeux gonflés    maquillage coulé    corps translaté   parquet rayé    poupée désarticulée     sur morceau de bois déplacé    radeau remorqué   pas encore rescapé    raclé bonne raclée   pour la traînée    les os  les restes   acheminés   conduit   sur le matelas   dos droit jambes écartées   pas fini   pas repentie   travaillé le trou   éprouver son élasticité   défoncé défoncé   hurlée sa meurtrissure    psalmodier spasmodique   répis répis   cogné le con atrophié   le plaisir disparue   la dimension spirituelle effacé    restes des os   du sang   des peaux   un objet violé   possédé   dépossédé vulnérable petite chose merdique   sans âme échouée   sur l’aimante cruauté de son Maître   mais aujourd'hui pas de Maître le corps sans vie ulcéré macéré git sur le lit  absente la caresse lancinement des vagues tuméfié et déserté le retour est éreintant punie jusqu'au bout    rien de mérité   zéro   consolation bannie radié achevée dans l'exclusion ultime coup de fouet convulsions léthargiques mon amour charogné épuisé

18 déc. 2013

La liberté d'autrui étend la mienne à l'infini. 

                                                                              Mikhaïl Bakounine (1814-1876)

10 déc. 2013


17 nov. 2013

IGNOTI NULLA CUPIDO



J’éteins la lumière, je souffle sur la flamme de ma conscience pour la libérer des dernières bribes de rationalité. Je coupe le courant pour me mettre en position d’attente du joli plug chromé de Mon Maître. Switchée la chienne.
À ce moment je sais que quoi qu’il arrive je remets ma vie entre ses mains.
Cela fait plusieurs heures que j’ai le souffle coupé à l’idée de savoir que nous allons nous retrouver. Alors que je m’affaire et me concentre à grand peine pour accomplir mes tâches quotidiennes, lever les enfants, les langer, les écouter, leur sourire, essayer que le sourire ait l’air sincère, mon esprit est déjà tourné vers le scénario qui doit se dérouler à quelques mètres d’ici, à quelques heures de là.
Je rince l’assiette et la range sur l’égouttoir. Mon regard se tourne irrésistiblement vers le cadran de l’horloge qui indique 19H45. Plus qu’une heure et quinze minutes et je devrai partir. Je dois me préparer et ne rien négliger dans tous ces rituels qui attisent le brasier de mon entre cuisse. Ce qui m’anime plus que tout est de penser que je me rends sur le lieu de mon dernier rendez-vous. Que je vais me passer de la poudre sur le nez une dernière fois, embrasser mes enfants pour ne plus les revoir. Je sens monter en moi la peur. Vais-je survivre à cette séance. Vais-je encore y trouver du plaisir. Il n’y a pas de doute, c’est bien lui que je vais rejoindre. Il sera là. Fidèle à nos rendez-vous et d’une ponctualité sans failles.  Mais au fond qui est-ce. Qui est cet homme d’ailleurs. Christophe. Serge. Saura-t-il entendre lorsqu’il sera encore temps de s’arrêter? 

Une dernière fois. Mon reflet sur le chrome. Vérifier ses cheveux. Oter à toute vitesse les derniers morceaux de cache-sexe. Exit le coton. Welcome le latex.

Move the STOP switch down.

Bruit puissant du barilier. La porte s’ouvre directement sur la rue, pour laisser entrer le froid de cette nuit de novembre. La tête à l’envers, perchée sur mon escalier, je ne peux m’empêcher de le regarder. Pourtant je sais que je n’ai pas l’autorisation. Mes yeux doivent toujours rester baissés et ne pas croiser son regard. Je ne suis pas digne de Mon Maître.

Gosh, j’ai bien cru ne plus jamais le revoir.

Hors champ. Dans cet espace, pas de place aux amertumes ou aménités. Aux surfaces lisses ou aux aspérités que nous imposent la vie en société. Toutes nos forces sont concentrées sur la ligne que l’un et l’autre, traçons dans l’espace. Une sorte de boucle formant un va et vient vertical permanent entre la soumise et son Maître. Le symbole de l’infini. Cet éclat scintillant bourdonne sournoisement pour embrasser nos deux corps inextricables. Je me suis souvent demandé si nous percevions tous les deux ce ronflement. Une sensation d’acouphène oxydant et qui ne s’arrête que lorsque nous nous quittons. Ses mains accueillant de multiples accessoires sont irrémédiablement attirées par ma peau diaphane. Et sans cesse ses muscles observent ma souffrance, sa sueur me transperce par tous les orifices. 


PLEASE Press the opposite side to the symbol of the switch down.


Les six coups de badine ont retenti sous mes ongles et sur mes os. La maîtrise s’est révélée plus ardente, et coup après coup, la passion s’est faite plus cinglante. Je trouve le répit sur ses pieds, je profite de l’instant pour me délecter de sa voute. Ces atmosphères dans lesquelles nous sommes perchés dans un état de grande confusion procurent une acuité étonnante. Le cocktail Endorphine Adrénaline Ocytocine qui macère en moi depuis des heures, a rendu mon con obscènement purulant et mon cul outrageusement béant. Dans cet effort insistant de Mon Maître à vouloir défoncer mon bassin et dans lequel je finis par ne plus pouvoir distinguer laquelle des parties est sollicitée, j’attends ce moment où un membre entier de son corps, son poing, sa tête liquidée en cire perdue, trouvera dans l’écrin de ma chair un parfait moulage d’antimatière.





12 sept. 2013

6 sept. 2013

About : Blank



Elle peut encore servir
Comme pansement sur la plaie de ses parents
Comme payaso à temps partiel
Comme cheerleader moins leader que chère
Comme mère tranquille
Comme petite chienne coucouche panier à la niche
Comme femme docile
Comme boniche bonasse
Comme muse ou potiche
Comme sac à foutre
Comme blonde en blouse tâchée de foutre
Comme pompe à fric frénétique fichée FICP
Comme personne assez physique pour être redevable à l’IRPP
Comme personne assez morale pour dénicher son fric à l’ISF
Comme assez morale pour être mal polie
Comme cerveau assez spongieux pour s’abonner à Canal +
Comme peau assez caoutchouc pour absorber au coup par coup
Comme mamelles pleine de leche pour nourrir ses gosses
Comme gentille voisine pour nourrir le chat du troisième
Comme gentille chatte pour arroser l’herbe du voisin
Elle peut encore servir
A nourrir les asticots
Mais au fond du trou comme en haut d’ailleurs, personne n’est irremplaçable
Erase

19 juil. 2013

Be required to, be quiet to

Petite fille, petite sotte. Fraîchement sortie de l’école normale sup. Avec ton hipster diplôme en poche. Ta jupe plissée repassée sent encore la colle HUHU. Te voilà bien engagée si mal embauchée. Gagné ton premier contrat de servile salarié. Et là assise sur les genoux du gros PDG. Aussi riche, puant que moche. Au service de ses plus tordus sévices : « Hey dis-moi tu pourrais me rendre un petit service ? » Il est plus facile de ne pas moufeter et de ne pas refuser le moindre de ses caprices. À la tâche qu’il t’ordonne tu fais semblant d’être novice. Vous êtes maintenant si complices. Baisse-les yeux, baise ses pieds. « Je suis ton supérieur hiérarchique ». Tu t’enfonces dans l’humiliation et on t’explique que c’est de l’humilité. Il te dit souvent que t’as merdé, rarement que t’as bien fait. De quoi serais-tu encore capable pour ajouter un peu d’épices à ta putain de purée ? A ta gamelle qui finit par sentir la pisse au sein siège de ton merveilleux groupe Gerblé. Que ferais-tu encore pour une bouchée de pain. Continue à lui manger dans la main. Après tout c’est pour ça qu’on t’a formé. Fière de ta jolie pochette Hermès, à l’aise dans tes funestes escarpins. Quelle application pour sucer ses desseins. Simplement docile, flexi si peu sécure. Ferme la porte derrière toi et n’oublies pas de dire merci.

18 juil. 2013

FOREVER

16 juil. 2013

Chaosmose

Instable, continuel. Voyage du geste instrumental. D’un coté à l’autre du chevalet, d’un bord à l’autre de la caisse, des états divers coexistent . Leur énergie avance, toujours en rupture. Motifs sans résolutions, sans finales, car on est arrachés de l’un à l’autre. L’archet rebondit, glisse, saute, s’éloigne, revient en vocalisant, parlando. Le discours se casse dans les bords de la caisse , à plusieurs reprises. Pas d’anticipation ! Tout changement est un accident. L’énergie continuelle avance, incessante, sans jamais toucher le sol. Je tends l’oreille au son que le geste produit, sans produire un geste en vue d’un son. C’est l’écoute qui provoque une réaction. De nouvelles entités sonores apparaissent. Elles s’étendent, elles occupent tout l’espace, puis elles chutent dans les bords. Deborah Walker. Chaoscello.

11 juil. 2013

Évoluant dans une achromie manifeste, un volume sonore se déploie depuis des ondes neutres et inaudibles jusqu’à des cris stridents, frôlant cordes de guitare et percussions puissantes. Ici, les gammes de grisailles évitent le bavardage de la couleur, pour mieux se taire ou hurler plus fort. Ce créneau auditif sera notre territoire, avec en fond de perspective un théorique mur du son, et partout ailleurs, mutisme ou fureur. Extrait du site internet "Chronique Curiosité" Une semaine, sept jours, sept expositions.

9 juil. 2013

DESEO

L'Anti-Œdipe, publié en 1972, se donne pour tâche de revenir sur l'erreur que constitue selon les auteurs le désir conçu comme manque (« l'inconscient n'est pas un théâtre[2], mais une usine, une machine à produire »), et postule que ce n'est pas la folie qui doit être réduite à l'ordre en général, mais au contraire le monde moderne en général ou l'ensemble du champ social qui doivent être interprétés aussi en fonction de la singularité du fou (« l'inconscient ne délire pas sur papa-maman, il délire sur les races, les tribus, les continents, l'histoire et la géographie, toujours un champ social »).Selon Deleuze et Guattari, seul le désir – ou la dimension de l'événement que montre le désir – garantit la libre configuration des singularités et des forces en mesure de mettre l'histoire en mouvement. Extrait Wikipedia

8 juil. 2013

Extrait de la vie de S. De Beauvoir.

À quinze ans, son choix est déjà fait, elle sera un écrivain célèbre. Après son baccalauréat en 1925, Simone de Beauvoir entame des études supérieures à l'Institut catholique de Paris, pour les mathématiques, et à l'Institut Sainte-Marie à Neuilly pour les lettres. Elle obtient la première année à l'université de Paris les certificats de mathématiques générales, de littérature et de latin. L'année suivante, elle suit les cours de philosophie et obtient en juin 1927 le certificat de philosophie générale. Elle obtient finalement la licence ès lettres mention philosophie au printemps 1928 après l'obtention des certificats d'éthique et de psychologie et entame alors la rédaction d'un mémoire pour le diplôme d'études supérieures portant sur Leibniz. A la faculté des lettres de l'université de Paris, elle rencontre d'autres intellectuels en herbe, notamment Jean-Paul Sartre, qu'elle compare à un génie. Une relation mythique se nouera entre eux, dès cette époque, que seule la mort rompra. Elle sera son « amour nécessaire » en opposition aux « amours contingentes » qu’ils seront amenés à connaître tous deux. Simone de Beauvoir est reçue deuxième au concours d'agrégation de philosophie en 1929, juste derrière Jean-Paul Sartre.


Merci Simone.

18 juin 2013

La Chose Sentante

Cette réévaluation du corps hors de sa dimension organique porte en elle une érotique que [Mario Perniola…] n’hésite pas à décrire. Se faire chose sentante et se livrer à la sexualité neutre, c’est mettre son corps dans un état de totale disponibilité, ce qui n’est possible qu’à condition de s’en détacher. Tel est donc le propos de se faire chose ; éprouver son propre corps (et celui de son partenaire) dans la même relation d’extériorité que s’il s’agissait d’une chose. À cette objectivation participe ce qui, tout en étant proche du corps, détourne celui-ci vers l’inorganique, à savoir le vêtement :
« Se donner comme une chose sentante implique que les étoffes qui enveloppe le corps de mon partenaire se mêlent aux miennes créant un tout dans lequel on se promène durant des heures et des jours. Posséder une chose sentante implique que mes propres vêtements soient toujours et partout disponibles jusqu’à se confondre avec ceux de l’autre. Ainsi tombe la distinction entre donner et posséder tandis qu’un corps étranger, - ou, plutôt, un vêtement étranger- se constitue, n’appartenant à personne. (…)La langue qui m’envahit et me couvre, le sexe qui me pénètre et que j’endosse, la bouche qui me suce et que je déshabille…Tout devient métaphore vestimentaire. Les organes sont des habits sans attaches ni coutures qui retrouvent leur état de pièces de tissus prêtes à être assemblées : on peut ainsi les joindre ou les défaire selon un ordre nouveau, sans objet, ni fonction. »
Extrait de Érotique, esthétique. Sous la direction de François Aubral et Michel Makarius Ed. L’Harmattan, 2001.

5 mai 2013


13 avr. 2013

MISS FRANCHE



Son parfum Chanel n’est pas issu de la contrefaçon.
Son sac est un Lancaster qu’elle a ramené de Paris.
Ses bottes :  du vrai cuir, elle ne triche pas.
Dans sa voiture, ça sent vraiment l’Ambipur.
En surface, rien de factice, mais ne t’avise pas de la toucher.
Au fond ce qu’elle a de plus sincère à offrir c’est sa surface.
Ses courbettes activent de vrais muscles, localisés dans de vrais organes,
Sa peau n’a pas vieilli depuis ses trente ans. Son secret, vivre le moins intensément possible.
Sa devise ;  mutisme et immobilisme.
Admirateur secret,  lorsqu’elle ne va pas au rendez-vous que tu lui as fixé, c’est un vrai lapin qu’elle va te poser.
Lorsqu’elle se regarde dans le miroir, sa franchise est totale.
Lorsqu’elle se regarde dans le miroir, ses sentiments sont réels.
A qui pourrait-elle bien mentir ? Dans sa vie il n’y a qu’elle. A 360°.
Ses convenances, et ses politesses m’apaisent telle une poudre de perlimpinpin.
Lorsqu’elle va à une soirée et qu’elle ne décroche pas un mot, c’est de peur de se trahir
Lorsqu’elle quitte sa soirée -où elle a fait bonne figure et bonne impression
Bon chic bon genre (oh ça oui elle sentait bon !) 
Elle considère avec  sincérité  la richesse la simplicité et la culture
dont ont toujours fait preuve les siens,  quand elle leur fait un petit portrait !  
Ils sont tous gentils et beaux,  d’ailleurs elle le leur a dit en apportant le gros gâteau.
Ses sentiments sont bien réels. Son hypocrisie intègre.
Relations transparentes et authentiquement contrefaites
Lorsqu’elle se dit que tu es un bon à rien, elle ne se ment pas.
Son hypocrisie ne transpire pas, son faux-semblant ne déborde pas.
Ses yeux la trahissent enfin et tu lui demandes : que se passe-t-il ?
« Rien c’est juste que je ne te trouves pas sincère. » 
Qu’est-ce donc au juste ? la clairvoyance au coin du miroir sans teint?




5 mars 2013


24 janv. 2013



Non tu ne sais surement pas Jane
A quel point je hais
Ce que tu es
A force de m’exciter perfide Jane
Sinon
Jane
Je t'aurais déjà étranglé Jane
Perverse Jane
Tu me pousses à bout
Perfide Jane
Il me faut t'aimer avec un autre
Je le sais Jane
Cruelle Jane
Non tu ne sauras jamais Jane
A quel point je hais
Ce que tu es
Au fond
Je suis à bout de forces
Jane
Je dois avoir perdu la raison
Je t'aime Jane