24 mai 2011

Ses épaules sont bloquées. C’est avec son avant-bras qu’il rabat d’un coup franc la terre à l’aide d’un râteau. Il gonfle sa bedaine pour éviter d’étouffer trop vite. Il aime sentir l’humus dévaler sa peau, retenue doucement par sa pilosité brune. Il rabat. Il rabat. Il aime le sentir se coller à ses lèvres et salive à l’odeur de la poussière. Il a déjà enseveli la moitié de son corps qui se raidit toujours plus. Personne ne sait depuis combien de temps il est dans cette étuve. Trois minutes, ou peut-être une année. Il retient sa respiration et enfle à vue d’œil. Ses jambes sont déjà en partie immobilisées, recouverte de son édredon humide. Il se plaint de douleurs aux genoux, de celle remontants depuis les chevilles. Sa tête est lourde et se heurte au caisson de bois, chaque fois qu’il donne un coup de pied. Poum. Poum. Il est encore en vie. Il le croit en tout cas parce ça résonne encore. Dans son corps. Il ressent cette douleur. Elle n’est donc pas vaine… Il ne peut donc être qu’en vie ?
Lui-même ne reconnaît pas sa voix, il ne s’entend plus hurler d’ailleurs : cri plaintif ou jouissif…peut-être a-t-il arrêté de gémir tout simplement... Et la tête lui tourne, sa nuque est engourdie. Il est enivré par cette sensation de vertige dans laquelle il trouve enfin une issue. Il se répète en lui-même, pour mieux s’en convaincre probablement : « Eu sou um foragido »…car quelqu’un a dit de lui, un jour, qu’il était LIBRE.

20 mai 2011

A chacune ses rites et tortures...
Matthew Barney, dans son oeuvre CREMASTER évoque la transformation éffrainée d'un organisme, une créature mystérieuse et hétérogène douée d'une vie propre qu'on ne peut jamais appréhender rationnellement dans son intégrité complexe...à voir


Tu me laisses sur le carreau. En vie, mais pas résolue. L’inflammation est toujours vive. Tu m’as donné la vie. Tu me l’as reprise aussi. Reprisée, comme ma grand-mère le faisait jadis avec ses chaussettes. Quelqu’un se retrouve sur ta table. Il y a un siècle, tu n’aurais rien pu faire de grand-mère. Deux filles seraient rendues à leurs papas. Il faut croire que tu n’as pas entendu leur prière de me voir trépasser.

Et je suis toujours là. Eprouvant tous les jours mon aptitude à trahir, à ressentir que je suis remplie de haine. Être ou en être. Je ne sais plus très bien. J’en suis, oui, de toutes les soirées, de tous les concerts, de toutes les fêtes, de toutes les conneries à faire. En vie et en péril.

Avocats, bouchers de l’âme. Architectes, bouchers de l’espace. Chirurgiens, charcutiers.

« Par la violence du dépassement, je saisis, dans le désordre de mes rires et de mes sanglots, dans l’excès des transports qui me brisent, la similitude de l’horreur et d’une volupté qui m’excède, de la douleur finale et d’une insupportable joie ! » G.Bataille. Les Larmes d’Éros.

SUBLIMATION ME VOILÀ.

19 mai 2011

Ce n'est pas moi qui l'ai fait....Mais c'eût pu.

16 mai 2011

Comme à l’arrière du train où je vois tout s’enfuir, un
symptôme déjà vu. Je des mots s’éloigne - un refus se
colle à mes lèvres - passent les instants noirs devant mes
yeux. La mémoire en rajoute pour satisfaire mon terrible
ennemi : moi : quand je suis sidéré et que je suicide et
révolutionne la basse-cour, il y a toujours un coq les
pattes empurinées pour me rappeler à mes racines pro-
fondes : cocorico terrien, t’es rien !

BILLY DRANTY - L'HYDRE-ANTI

14 mai 2011

L'eau s'enfonce gris-bleu profond dans le cliché argentique
s'infiltrant dans chaque grain de mes pores douloureux
M'ensevelit doucement sous la bruine sourde
Baïne rugissante d'un verdict sans appel...


"Crève."

11 mai 2011

No cabe mas en mi cabeza, verguenza, dolor, amor, amor, desapareciste en la nube de su poder: verdugo. Te odio.
Te odio tanto como te ...

4 mai 2011