27 août 2011

PATATE CHAUDE

Je ne sais pas ce que je dois écrire. Si pleurer ou rire.

Une envie d’aimer en tout les cas me remplit comme prédisposée à accueillir

…probablement encore la gifle de ma vie. On verra bien, demain.

J’ai envie de mourir. Ma peau glisse sur le dos crémeux de Magritte.

Mon nez dans sa nuque. Ma tête vidée faisant place aux nuages.

Je m’évade dans les vapeurs du soir tandis que mes orteils frôlent l’herbe fine.

Ma robe en mousseline flotte dans l’air frais.

Mes cheveux ondulés tiédissent mes épaules.

Je crois me souvenir que c’est ainsi que j’appris l’amour.

Mais à travers moi « elle » crie toujours sa déchirure.

Les chansons susurrées me balancent, enivrant mon corps endolori.

Son pardon soulage mes angoisses, comme autant de valses tristes.

Tous ces legs putréfiés assombrissent ma frêle destinée.

Une larme aiguise sa joue, sa mémoire ma perte.

Un frelon rabote mon cou et son chien aboie-wa-wa.

L’homme égoïste dans sa voiture grise. Celui-là est pour moi…maman !

Je panse tes plaies…maman ! Ne soit pas triste.

Il t’a éventré. Je nous vengerai. Je le promets.

Pas né celui à qui je vais pardonner.

22 août 2011


Les premiers tentent de vous rassurer ; tu verras tu ne sentiras rien.

Puis viennent ceux qui laissent penser ; résiste un peu et advienne que pourra. Tu seras peut-être une madone.

∙∙∙

Ceux qui ne laissent pas le choix : Madone ? Toi ? Jamais ! A jamais : ma Putain !

∙∙∙

Il y a ceux qui vous disent ; plus tard, plus tard, ma poule on verra. Moi, la relation me plaît comme ça. Chacun y trouve son compte. Moi je prends, toi tu donnes ?

∙│∙

Ceux qui vous disent ; bande-moi les yeux y’aura peut-être moyen, mais moyen de quoi ? Ma tête ne te revient pas ! Dis-le comme ça, un point c’est tout. Ouhh…j’ai mal à mon p’tit égooooo…

Ceux qui vous disent ; d’accord, ok, attache-moi les mains et y’aura sûrement moyen, moyennant quoi…1,50 euros.

Enfin (mais la liste n’est pas exhaustive) ceux qui ont l’art et la manière, la grâce et le savoir-faire, et qui, la bouche en cœur, vous expliquent que quoi qu’il arrive, ça n’arrivera pas. Ceux-là sont proches de la perfection autant le dire.

*

Doux, attentifs, ne manquent jamais de rien, ni de tact. Cependant, ils vous ignorent tout en vous souriant chaleureusement. Ils sont la cravache du Petit Prince, l’épine de la rose, les dents derrière la lèvre pulpeuse. Ce sont donc ceux-là que je choisi sur l’étal du marché du mec, entre les monstres et les blaireaux, les cons et les macarons, ceux avec lesquels je m’acharne, je rame, je maudits mais surtout ceux dans lesquels je me noie allègrement. Ceux avec lesquels j’exprime enfin ma prépondérance pour le pathétique, ma prédisposition au suicide, mon habileté pour la jérémiade, mon goût pour la fessée et toute la spontanéité de mon masochisme. Miam. Ce sont aussi ceux qui alimentent en permanence votre four à rien. Du foutre ? Non. Rien. Platonique. Concrètement, il ne se passe rien. Tout se joue sur le rythme de la gaîté outrageante alternant avec une nostalgie affligeante.

Pas la moindre trace de petite chance si infime soit-elle que ça puisse fonctionner !

***

Ainsi, la situation opportune, c’est-à-dire -N’IMPORTE LAQUELLE - créée l’instant magique, le guacamole du quotidien, le pamplemousse qui éclabousse votre hémisphère droit, l’échappée orgasmique au sésame, l’envolée lyrique, la fantasmagorie compensatoire au lait concentré sucré.

C’est dimanche. Merci messieurs dames, vous qui rentrez dans mon champ visuel un peu sur les côtés là comme ça voilà ; vous ne m’apportez rien de plus, rien de moins, que les autres dimanche et pourtant oui, aujourd’hui, toute la matière dont j’ai besoin pour « nous » imaginer (ce « nous » qui n’existe pas rappelons-le) en train de flotter au dessus de vous (qui êtes bien là oui vous en train de siroter votre bière), et que des éclairs bleus ou des tiges de lierre mauves (c’est toi qui dira! Ou peut-être n’existes-tu pas ?) nous lie d’une étrange osmose, aussi étrange qu’elle t’est étrangère n’est-ce pas ?

Lundi matin ; les yeux dans le brouillard du café, à hauteur de la tasse quasi en-dessous des genoux. Comme j’aime me retrouver dans une nostalgie tristement cyclothymique…le cœur cortado en dos, étalé sur la table de la cuisine estampillé d’un broyant : « Crève ».

Ce sont donc ceux-là que j’ai décidé de prendre pour amants, ceux qui ne savent pas qu’ils sont amants. Car avec eux, ou bien avec « nous » qui n’existons pas, donc avec moi qui aie créé ce « nous », parce qu’avec ----JOKER---bref ---parce qu’entre nous : c’est pour toujours. Cette relation qui n’existe pas, ne s’efface pas parce qu’elle ne commence pas, ne finit pas. Parce que c’est toi qui dit, c’est toi qui fait, l’autre n’interfère pas, importe peu. Dans ces non-relations-là, il te suffit de secouer l’ardoise magique, pour que tout seul comme un grand, tu y réinscrives un joli dessin, qui fera sûrement, grâce à ton imagination débordante, une jolie histoire. Secoue, secoue-moi et tu ne sentiras rien, tu n’auras même pas eu le temps de t’apercevoir de quoi que ce soit. Oupsss…j’ai mal à mon p’ti c...

*

Parfois on me demande : Tu es avec quelqu’un en ce moment?

Ce à quoi je réponds ; « -Toujours un peu, jamais vraiment.

-Ta relation ? - Compliquée. »

21 août 2011

Création inspirée par les rêves de deux artistes dont le sujet est :

« En arrivant chez (mon confrère...) invité à passer quelques jours, je lui racontais que j'avais rêvé, peu de temps auparavant, d'un nuage effilé coupant la lune et d'une lame de rasoir fendant un œil. De son côté il me raconta qu'il venait de voir en rêve, la nuit précédente, une main pleine de fourmis. Il ajouta : "et si nous faisions un film, en partant de ça ?" ».

On y retrouve des éléments récurrents dans l'œuvre d'un de ces deux artistes : âne mort, piano, érotisme, fourmis, la dentelière de Vermeer, etc.
Son élaboration dure six jours. Les deux artistes travaillent sur le mode du cadavre exquis, comme l'a raconté plus tard l'un des deux artistes :

« Nous travaillions en accueillant les premières images qui nous venaient à l'esprit et nous rejetions systématiquement tout ce qui pouvait venir de la culture ou l'éducation. Il fallait que ce soient des images qui nous surprennent et qui soient acceptées par tous les deux sans discussion » ...

QUI SUIS-JE?

20 août 2011

BITCHES BREW!!!

From "He was a big freak":
I used to beat him with a turquoise chain / When I was a woman, I pleased him / When I was his mistress, Ooooh / When I was his flower, Ooooh /
And from "If I’m in Luck I Might Get Picked Up":
I said if I’m in luck I just might get picked up / I said I’m dishin’, trickin’ you can call it what you want / I said wriggling my fanny / I want you dancin, doin it, doin it / This is my night out.

lyrics of Betty Davis...just listen to her.

15 août 2011

Alfonsina y el Mar

Por la blanda arena
Que lame el mar
Su pequeña huella
No vuelve más
Un sendero solo
De pena y silencio llegó
Hasta el agua profunda
Un sendero solo
De penas mudas llegó
Hasta la espuma.

Sabe Dios qué angustia
Te acompañó
Qué dolores viejos
Calló tu voz
Para recostarte
Arrullada en el canto
De las caracolas marinas
La canción que canta
En el fondo oscuro del mar
La caracola.

Te vas Alfonsina
Con tu soledad
¿Qué poemas nuevos
Fuíste a buscar?
Una voz antigüa
De viento y de sal
Te requiebra el alma
Y la está llevando
Y te vas hacia allá
Como en sueños
Dormida, Alfonsina
Vestida de mar.

Cinco sirenitas
Te llevarán
Por caminos de algas
Y de coral
Y fosforescentes
Caballos marinos harán
Una ronda a tu lado
Y los habitantes
Del agua van a jugar
Pronto a tu lado.

Bájame la lámpara
Un poco más
Déjame que duerma
Nodriza, en paz
Y si llama él
No le digas que estoy
Dile que Alfonsina no vuelve
Y si llama él
No le digas nunca que estoy
Di que me he ido.

Te vas Alfonsina
Con tu soledad
¿Qué poemas nuevos
Fueste a buscar?
Una voz antigua
De viento y de sal
Te requiebra el alma
Y la está llevando
Y te vas hacia allá
Como en sueños
Dormida, Alfonsina
Vestida de mar.

Ariel Ramirez y Felix Luna
Supuestamente 1969.


Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoter par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue,

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud, 1870
"-P'ti déj?!
-Buffet froid..."

14 août 2011

TOWERS BPM

13 août 2011

C'est à notre sol silencieux et naïvement immobile que nous rendons ses ruptures, son instabilité, ses failles; et c'est lui qui s'inquiète à nouveau sous nos pas.

Michel Foucault.

6 août 2011

Lost. Sur un parking de supermarché. La chaleur est écrasante. Elle l’est encore plus enfermée dans mon caisson métallique. Et j’observe. Chaussland. D’autres connards font comme moi. Le reflet me terrifie. Abrutis par un quotidien à gerber. Mc Do. Je dois manger. Je bouffe un sandwiche dégueulasse. Le moins cher. Celui qui me fait bénéficier de la promo parce qu’il est au bord du rance. Courtepaille. Je suis vaincue par le monstre qui me nourrie. Le Pdg de ma boîte. « Se nourrir pour mieux servir ». Se gaver pour oublier.

Hémisphère gauche : rationalise, mange, achète des couches, fait le plein d’essence, de vitamines, parfume-toi, soit belle et bien coiffée, paie tes factures, sent-toi fraîche et animée. N'oublie pas de mâcher. Mâche, comme l’autre en face. The Phone House. Mâche…La radio, la musique…

Hémisphère droit : Salade de fruits, jolie, le garçon gentil qui vend des glaces fraysi-paradis dans la galerie….prend-moi par la main, dis-moi que rien ne me retient, de la bossa, la chaleur de Rio, un amant, ou même deux ou trois…son corps de danser au rythme d’un ukulele, ses cordes acides frottées par ses doigts tendres, me noyer dans ses yeux reconnaissants, des caresses qui rassurent, des arbres à feuilles caduques, l’odeur des chênes entre deux entrepôts, des tomates qui rafraîchissent sur le parking d’Al campo.

Feu Vert. Y'a pas l'temps. Y'a pas l'temps. Nausée. Retour sur asphalte.

14h. C’est l’heure. Au turbin!

Alice et Ophelia

2 août 2011

Quand je tourne, je suis l’homme le plus épanoui de la terre… et en même temps le plus malheureux parce que, étant obsessionnel et monomaniaque, je m’enferme avec le film, je ne vois plus mes amis, et la vie avec moi n’est pas très facile. (Antoine de Caunes, Le Figaro, 14 avril 2006)

1 août 2011

-----Personnalité-----
Autoportrait


AK 47 en faïence de Delft, par Charles Krafft.