27 févr. 2012

Space of Invaders



Racines vs feuilleS

10 févr. 2012

rigor. rigorous. rigorouness. rigors. rigored. rigorific. rigorism. rigorame. rigorosity. rigorification. rigoron. rigorest. rigorfy. rigor t washington. rogormas. rigorer. rigoratory. rigorize. rigorty. rigordo. rigorage. rigorometry. rig or die. rigor me. rigoress. rigoration. rigortation. rigorbation.

learn rigor from the rigor king.


Victimeyes about Go figure of Ramiro Diaz-Granados/Amorphis at SCI Gallery

9 févr. 2012



8 févr. 2012

PLAY / STOP / NEXT

La société de consommation. Je te prends / je te jette. Tu me prends la tête / tu dégages.

7 févr. 2012



L'appréhension des choses est plus aisée avec la maîtrise des notions, du vocabulaire, afférents au sujet.


Les objets de l'univers, des choses que nous ne connaissons pas, sont encore plus étranges que ce que nous sommes en mesure de penser, d'imaginer...c'est pourquoi elles nous échappent complètement, car elles dépassent notre entendement bien au-delà de ce que nous sommes en capacité d'envisager.

Pour partir à la découverte de tant de terres inconnues, inutile de partir explorer l'univers...

2 févr. 2012

"Dans ce tombeau qu'est ma mémoire, je la vois, ensevelie maintenant, celle que j'ai aimée plus que tout autre, plus que le monde, plus que Dieu, que ma chair, que mon sang. Je la vois s'ulcérer, puruler avec le sang de cette blessure d'amour, si proche de moi que je pourrais la distinguer de la blessure elle-même. Je la vois se débattre, chercher à se libérer, à se laver de tant d'amour et de souffrance, et chaque fois, à chaque effort, retomber dans cette plaie, s'embourber, suffoquer, se tordre dans le sang. Je vois le regard atroce de ses yeux, leur agonie muette et pitoyable de bête prise au piège. Je la vois ouvrir les jambes pour se délivrer, et chaque orgasme est un gémissement d'angoisse. J'entends le fracas des murs effondrés, des murailles qui s'écroulent sur nous, et le crépitement des maisons en flamme qui monte. J'entends qu'on nous appelle de la rue: à l'oeuvre, aux armes! mais nous sommes cloués au sol et les rats mordent dans notre chair. Cette tombe, ce ventre d'amour où nous glissons vers l'ensevelissement, cette nuit dont s'emplissent nos entrailles, et ces étoiles froid scintillement sur les eaux noires du lac sans fond. Je perds la mémoire des mots, même de son nom que je répétais naguère, comme un monomaniaque. Je ne sais plus ce qu'elle était sous mes yeux, dans mes mains, quelle était son odeur, ou comment elle baisait, tant je ne finis plus de m'enfoncer, encore et toujours dans les ténèbres, sans fond de la caverne. Je l'ai suivi jusqu'au tréfonds de son corps, dans le creux des creux, jusqu'au charnier de son âme, jusqu'au souffle qui n'avait pas encore expiré sur ses lèvres. Je l'ai cherché sans répit, elle dont le nom n'était écrit nulle part; moi j'ai pénétré jusqu'au lieu saint, pour trouver quoi - rien. Je me suis replié, lové, épousant la spirale de la coquille creuse du néant comme un serpent aux noeuds de feu; je me suis tapi durant six siècles retenant mon souffle, tandis que le monde avec ses évènements filtraient à travers le fond, formant une litière boueuse de mucus. J'ai vu rouler les constellations, dans cet énorme trou dans le plafond de l'univers; j'ai vu les planètes lointaines et l'astre noir qui devait me délivrer. Le dragon secouer ses chaînes et se libérer du dharma comme du karma, la nouvelle race humaine mijoter dans son jus au sein du grand oeuf jaune de l'avenir. Tout vu, tout jusqu'au dernier signe, jusqu'au dernier symbole mais sans jamais pouvoir déchiffrer son visage. Rien que les yeux qui brillaient à travers, énormes, charnus, pareils à des mamelles de lumière - et moi comme nageant derrière, dans les effluves électriques de sa vision incandescente."

Henry Miller